A la ligne de Joseph Ponthus

A la ligne est le premier texte de Joseph Ponthus. Il a pour sous-titre : feuillets d'usine.

Le livre a reçu le Prix RTL-Lire en 2019.

Joseph Ponthus est à la base éducateur auprès notamment de jeunes en difficulté. Pour des raisons familiales, il décide de vivre avec sa femme en Bretagne. Ne trouvant pas d'emploi dans sa branche professionnelle, il s'inscrit dans une agence d'intérim. Lui est alors proposé des remplacements dans les usines de la région : une conserverie de poissons et de crevettes et un abattoir. 

Résumé - impressions :

Jour de travail à l'usine, une usine dans l'agroalimentaire où Joseph Ponthus va découvrir l'odeur, le froid, les charges lourdes, la pénibilité, les conditions de travail, la chaîne, l'esclavage moderne. C'est un travail alimentaire et nous imaginons aisément voir surgir Emile Zola faisant un repérage pour l'écriture de son futur roman consacré à la condition ouvrière du 19ème siècle... non du 21ème siècle.

Les jours s'enchaînent et Joseph Ponthus note à sa manière, celle de quelqu'un qui a fait des études, ses ressentis, ses impressions, ses observations sur ce travail répétitif, à la chaîne, à la ligne, pour parler politiquement correct. 

D'une écriture, sous forme de slam, scandée, une sorte de poème en prose, Joseph Ponthus nous transporte à l'usine où toute sa culture littéraire et musicale n'est pas de trop pour maintenir le moral, le rythme, la cadence, cacher sa peur en l'avenir et pour garder toujours ses rêves. "C'est fantastique tout ce qu'on peut supporter" (Guillaume Apollinaire, 30 novembre 1915).

Un livre "fraternellement dédié aux prolétaires de tous les pays, aux illettrés et aux sans-dents", une plongée dans l'univers des invisibles qui approvisionnent les rayons de la société de consommation.  

Pour aller plus loin :

Nous... la cité

A la ligne, Joseph Ponthus dans La grande librairie 

Une lecture musicale de A la ligne, Les Nouvelles Hybrides