Algues vertes : l'histoire interdite de Inès Léraud et Pierre Van Hove

Algues vertes : l'histoire interdite/ Inès Léraud, Pierre Van Hove.- La revue dessinée , Delcourt, 2019
Algues vertes : l'histoire interdite/ Inès Léraud, Pierre Van Hove.- La revue dessinée , Delcourt, 2019

1989, un joggeur de 26 ans est retrouvé mort. Titre du journal Ouest-France : les algues vertes ont peut-être tué. 

1999, un ramasseur d'algues vertes tombe dans le coma et en réchappe. Un médecin urgentiste Pierre Philippe alerte la DDASS sur le problème de santé publique que représentent les marées vertes. 

2007, mort d'un chien dans un dépôt d'algues vertes

2008,mort de deux chiens dans la baie de Saint-Brieuc

2009, mort de Thierry Morfoisse, transporteur d'algues vertes et mort d'un cheval

2011, cadavres de sanglier dans l'estuaire du Gouessant

2016, mort d'un joggeur à Hillion

 

 

Installé dans un petit village de Bretagne pour trois mois, Inès Léraud, journaliste et documentariste y restera finalement trois ans. En effet, elle découvre que dans ce coin retiré de Bretagne, elle est au centre de la mondialisation concernant l'agriculture et l'industrie agro-alimentaire. En confiance, les gens viennent lui parler ouvertement de sujets souvent tabous ou tus. Elle en tirera Le Journal breton pendant deux saisons (2016-2018) diffusé sur France Culture.

Parallèlement, elle enquête sur le phénomène des algues vertes, problème récurrent dans les baies de Bretagne avec des incidents, accidents, morts d'animaux ou de personnes.

Le tueur en série, l'hydrogène sulfuré (H2S) émanant des algues vertes (odeur d'oeuf pourri) arrive en tête des suspects. Libéré en quantité importante, il anesthésie le nerf olfactif et paralyse le système nerveux et respiratoire, tuant très rapidement. 

 

 

Résumé - impressions :

 

2009, en baie de Saint-Michel-en-Grève (Côtes d'Armor), le cheval d'un cavalier tombe d'un seul coup. L'autopsie demandée ne sera jamais faite. 2009, une date parmi tant d'autres quand on relève tous les faits et toutes les demandes d'analyse, d'autopsie sans réponse...

 

Ainsi, Inès Léraud reprend les événements et le contexte économique de la Bretagne.

Le mal remonte aux lois de modernisation agricole des années 1960.

L'agriculture et par voie de conséquence l'industrie agro-alimentaire bretonne deviennent deux des fleurons industriels de la France. Le nitrate présent dans les rivières est en excès, jusqu'à 100mg/l alors que le taux recommandé devrait être inférieur à 10mg/l. Il provoquent une accumulation d'algues toxiques dans les fonds d'estuaires et les vasières. Mais les enjeux financiers sont colossaux. Coopératives agricoles, politiciens, scientifiques privilégient l'emploi et l'activité touristique au détriment des alertes de danger que les algues vertes représentent. Depuis quarante ans, régulièrement, le sujet est d'actualité avec des événements dramatiques. 

 

Aujourd'hui, avec la sécheresse, les marées vertes donnent l'impression de reculer et grâce au ramassage des algues vertes sur les plages, elles ne représentent plus de danger pour les touristes. Cependant, elles progressent toujours et atteignent Noirmoutier, l'ïle d'Oléron, l'ïle de Ré et la Normandie.   

         

   

 

Pour aller plus loin :

 

Les Mercuriens

Là-bas, si j'y suis

Bretagne, une histoire de grains pourris

Le Journal breton

La Fabrique du silence

Des citoyens qui changent le monde

Le grand déni

 

 

Le site d'Inès Léraud