Cannibale de Didier Daeninckx

Didier Daeninckx n'écrit pas, il combat pour regarder "le monde en face".

Auteur de romans noirs, il s'est aussi essayé au réalisme social en dénonçant dans ses romans des faits passés. On connait ses cibles : la barbarie, la discrimination, l'indifférence, la lâcheté, l'oubli. 

Ainsi le récit Cannibale est inspiré d'une histoire vraie dont il a eu connaissance lors d'un voyage en Nouvelle-Calédonie en 1997. Il sera publié en 1999.

De culture orale, le peuple kanak garde en mémoire ses traditions, ses légendes et se les raconte de génération en génération. Lors d'une veillée, Didier Daninckx entend cette histoire et décide de la raconter. Un second livre Le retour d'Ataï sera écrit à la suite de ses rencontres kanaques. 

Christian Karembeu, footballeur international, originiaire de Nouvelle-Calédonie, connaît ce récit puisque ses deux arrrière-grands-pères ont participé à ce voyage en France.

Résumé - Impressions :

Deux hommes, âgés de 75 ans, Gocéné et Caroz roulent en voiture. Caroz est un Blanc, Gocéné est un grand-père kanak. Bientôt un barrage, fait de deux cocotiers abattus, les arrête. Deux hommes jeunes leur disent fermement de faire demi-tour. Ils sont armés de fusil. Pour éviter tout incident, Gocéné décide de finir les derniers kilométres à pieds. Son ami le dépose et repart.

Les deux jeunes insurgés demandent alors pourquoi un Blanc accompagnait Gocéné. Ce dernier en profite pour leur raconter une histoire pas si ancienne que cela...

Les histoires ne sont pas toujours inventées et nous avons souvent du mal à croire que certains faits aient pu se produire. Il en est ainsi de l'histoire de Gocéné qui se déroule en 1931 à Paris lors de l'Exposition coloniale.

Sous prétexte de représenter la Nouvelle-Calédonie, un groupe de jeunes kanaks est sélectionné. Toutefois, le rêve de la France et de Paris va se révéler beaucoup plus traumatisant que prévu.   

L'Empire colonial français est un des plus important à l'époque. Il permet à la France d'être une grande puissance et la relation colonisateur/colonisé se fait toujours sentir. La civilisation occidentale prédomine sur celle des autochtones aidée par l'imagerie populaire. Ainsi que cela soit par les faits, les gestes, les dires, Gocéné et ses amis se rendent compte du traitement qui leur ait infligé jusqu'à se demander si la France les considère comme des Hommes. Heureusement, certains sauront s'interposer, tendre la main et réveiller les consciences.

Pour aller plus loin :

Le der des ders

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La mort n'oublie personne

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