La Route de Cormac Mac Carthy

The Road, La Route ou la fin de la civilisation. 

Cormac Mac Carthy avec ce roman post-apocalyptique signe un roman étrange, déroutant, très loin de tous nos repères. 

Ecrit en 2006, La Route consacre son auteur puisque le livre reçoit le Prix Pulitzer. Ecrivain reclus, Cormac Mac Carthy donna alors une interview. Comparé à William Faulkner, il fait partie du cercle fermé des écrivains majeurs de la littérature américaine contemporaine. 

Né en 1933 à Providence, Rhode Island (EU), il rejoint l'armée de l'air américaine en 1953 pour quatre ans dont deux en Alaska.. En 1957, il reprend des études à l'université  mais n'obtiendra pas de diplômes. Avec femme et enfant, il s'installe à Chicago où il écrit son premier roman Le Gardien du verger (1965).  

Depuis Mac Carthy est un écrivain nomade connu pour ses romans d'espace alternant western métaphysique et thriller rural. 

La Route a été adapté au cinéma en 2009 par John Hillcoat avec Viggo Mortensen dans le rôle du père et Charlie Theron dans celui de la mère.  

Résumé - Impressions :

Un homme et son petit garçon cheminent sur les routes. Ils vont vers le sud, vers la mer pour espérer avoir un temps plus clément et y passer l'hiver. Leur seule richesse est un caddie orné d'un rétroviseur où ils stockent le strict nécessaire. Cet objet de consommation devient le symbole d'une civilisation de même que les boîtes de conserve ou les cannettes dont ils se nourrissent.

Dehors tout est gris, froid, humide. Leur progression est lente, très lente à l'image du marcheur qui ne doit compter que sur ses propres ressources pour avancer et faire les bons choix. L'homme ici est réduit à ses fonctions vitales : marcher, dormir, manger, trouver de la nourriture. Nous sommes à l'aube d'une nouvelle humanité qui surgira peut-être après le chaos et la cendre. L'homme et l'enfant sont-ils les uniques survivants ?   

Nous ne sommes nul part. Les seules références au passé appartiennent à la mémoire du père. Déjà l'enfant n'a plus de souvenir du monde ancien. L'espoir les tient en vie, leur amour est leur seule protection pour faire reculer l'obscurité.

Ruines, maisons délabrées, désolation, cadavres, hommes réduits en esclavage, villes mortes, terreur, faim, épuisement des corps et de l'âme : il faut survivre coûte que coûte.

Le père n'aura de cesse de protéger l'enfant des horreurs et des malheurs du monde, de garder en lui la part de rêve et d'humanité. La mort rôde, elle guette. Le père et l'enfant lui échapperont-ils ? Rencontrerons-ils des gentils "qui portent le feu" ? Des enfants vivent-ils encore quelque part ? L'humanité ne tient-elle qu'à cette vie d'enfant si fragile ?

Un roman réaliste, de transition entre deux mondes où l'amour d'un père pour son fils et du fils pour son père se révèle être la seule raison de vivre.