Une Maternité rouge de Christian Lax

Le Pavillon des Sessions se situe au Musée du Louvre. Il est un ambassadeur permanent du Musée du Quai Branly - Jacques Chirac pour représenter les arts premiers (Afrique, Asie, Océanie, Amériques). Ouvert en 2000, il accueille 104 chefs-d'oeuvre, sur 1 200 mètres carrés. 

Une Maternité rouge retrace le voyage d'une sculpture malienne, allégorie de la fécondité et de la fertilité. Christian Lax, Christian Lacroix de son vrai nom, aussi a fait un long voyage pour terminer cette bande dessinée car victime d'un accident de vélo, ce n'est qu'après de longs mois de rééducation qu'il a pu reprendre son travail.

En 2019, Une Maternité rouge est publié par les Editions Futuropolis et le Musée du Louvre. 

Résumé - impressions :

1960 Fédération du Mali. Des anthropologues s'apprêtent à envoyer à Paris des trésors maliens dont des sculptures issues du plateau Dogon. Parmi ses sculptures, une maternité rouge. Durant la nuit, un jeune garçon malien s'introduit dans le camion et dérobe la statuette. En 2015, Alou, un jeune chasseur de miel, à la recherche d'une ruche dans un baobab est interpelé par des djihadistes, qui pour se venger font exploser l'arbre. Dans les débris, Alou trouve une maternité rouge. Il décide d'aller voir le sage du village, le hogon pour savoir quoi faire...

Avec une palette de couleur pastel allant du blanc au noir dont seul la statuette est de couleur ocre, Christian Lax nous transporte dans le pays malien. Il y reproduit les paysages grandioses où le silence règne. Les personnages sont finement dessinés, les détails omniprésents.

Le pays Dogon est connu pour son art sacré et plusieurs statuettes ont un style bien particulier attribué au maître de Tintam : représentation féminine nue, crâne rasé, ornementation à la lèvre inférieure. La statuette découverte par Abou y correspond en tout point. 

Abou va alors être projeté dans une aventure folle : se rendre à Paris pour mettre à l'abri la statuette. 

Par cette approche, plusieurs thèmes actuels sont abordés : l'art africain pillé lors de la colonisation, la destruction de l'art par les islamistes radicaux, l'exil et le parcours des migrants, la sauvegarde de l'art africain, la violence humaine, l'accueil des migrants, le statut des arts premiers en Europe.

Un livre sur certains enjeux actuels servi par un superbe dessin.       

Lorsque je sculpte les guerriers Noubas,

cette ethnie du Soudan que les islamistes massacrent,

je sculpte la douleur de l'homme, de tous les hommes.

Ousmane Sow 

Les Noubas : série de douze sculptures réalisées entre 1984 et 1987 à Dakar.